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Dauphins, loi contre leur emprisonnement

Des militants indignés protestent contre la mort de dauphins au Riviera Maya Resort
Le sort des dauphins prisonniers des aquariums sur la Riviera Maya, comme partout au monde, suscite de l’indignation partout dans le monde.


La mort récente de deux dauphins, Plata et Tulagui , à l’ hôtel Barceló Grand Maya de la Riviera Maya, a suscité de vives inquiétudes et des allégations de cruauté envers les animaux. En réponse, l’organisation Dolphin Freedom MX organise des manifestations dans plusieurs villes de Quintana Roo et à l’étranger. Les manifestations doivent ont commencées dans un hôtel de l’avenue Reforma à Mexico , suivies d’événements à Cancún , Puerto Aventuras et Barcelone, en Espagne .
Dolphin Freedom MX a exprimé ses griefs sur les réseaux sociaux, déclarant : « Des dauphins meurent dans le bassin de Barceló, et Barceló l’ignore. L’entreprise en charge du bassin des dauphins essaie de dissimuler les décès, mais nous en sommes conscients. Nous savons ce qu’ils font et qui en est responsable. La vérité sera révélée. »
Les rapports indiquent que les deux dauphins ont succombé au cours de l’année écoulée à cause des attaques d’un dauphin alpha nommé Mincho , l’environnement confiné empêchant leur fuite. Plata aurait notamment perdu la vue à cause de négligence, ce qui amène les militants à craindre que Tulagui ait souffert de la même manière.

En octobre 2022 , la Chambre des députés a modifié la loi générale sur la faune sauvage pour interdire l’utilisation de mammifères marins, tels que les dauphins, les phoques et les loutres, dans les spectacles de divertissement. Cependant, malgré cette législation, de nombreuses installations poursuivent leurs activités, invoquant les investissements financiers substantiels impliqués et les complexités liées à la réintroduction dans la nature de dauphins nés en captivité.
Selon les estimations, le Mexique abrite environ 31 installations d’élevage de dauphins en captivité dans neuf États , dont près de la moitié se trouve à Quintana Roo . Le nombre total de dauphins en captivité dans le pays varie entre 342 et 500 individus , ce qui en fait l’un des pays comptant le plus grand nombre de mammifères marins en captivité au monde.
Le manque d’application de l’interdiction de 2022 a été attribué à plusieurs facteurs :
• Dépendance économique : Les delphinariums génèrent des revenus importants provenant du tourisme, ce qui entraîne une dépendance financière qui peut entraver l’application de l’interdiction.
• Lacunes juridiques : Certains établissements exploitent les ambiguïtés de la loi, poursuivant leurs activités sous couvert d’objectifs « éducatifs ».
• Absence de répercussions : Il semble y avoir une réticence de la part des autorités à imposer des amendes ou des pénalités en cas de non-conformité, ce qui entraîne la poursuite des activités malgré l’interdiction.
La mort de Plata et de Tulagui a intensifié l’examen des pratiques de captivité des dauphins au Mexique, suscitant de nouveaux appels à l’application des lois existantes et à la cessation de l’exploitation des mammifères marins.
À l’échelle mondiale, plusieurs pays ont adopté des interdictions ou des restrictions sur la captivité des dauphins. Par exemple, le Canada a adopté en 2019 la loi visant à mettre fin à la captivité des baleines et des dauphins , qui interdit la captivité et la reproduction des cétacés. De même, la France a annoncé la fermeture progressive des delphinariums en 2020. Ces précédents internationaux mettent en évidence une reconnaissance croissante des préoccupations éthiques entourant la captivité des mammifères marins.
Au Mexique, les récentes réformes constitutionnelles signées en décembre 2023 marquent une étape importante vers l’amélioration du bien-être animal. Ces amendements prévoient la création d’une loi générale sur le bien-être, les soins et la protection des animaux, qui traite du traitement de diverses catégories d’animaux, dont les mammifères marins.

L’efficacité de ces réformes dépendra de leur mise en œuvre et de leurs applications rigoureuses.
À mesure que la situation évolue, l’accent reste mis sur la garantie du bien-être des mammifères marins et le respect des cadres juridiques conçus pour les protéger.