Les impôts fonciers à Playa del Carmen pourraient augmenter de 600 %
Le gouvernement municipal de Playa del Carmen, dirigé par la maire Estefanía Mercado Asencio, a proposé un nouveau tableau des valeurs foncières et de construction unitaires qui servira de base au calcul des impôts fonciers à partir de 2026. Le plan comprend des augmentations significatives des évaluations foncières, certaines pouvant atteindre six à dix fois les valeurs actuelles, ce qui suscite des inquiétudes parmi les entreprises locales.
Les groupes d’entreprises tirent la sonnette d’alarme face aux hausses « excessives »
La section de Playa del Carmen de la Chambre nationale de la restauration et de l’industrie des produits alimentaires (Canirac) a émis une alerte la semaine dernière, avertissant ses membres des augmentations de valeur proposées dépassant parfois 500 %. Dans un communiqué du 15 juillet, Canirac a indiqué qu’elle se coordonnait avec d’autres associations professionnelles pour soumettre des objections formelles à la municipalité d’ici le 30 juillet, dans le cadre d’une consultation publique
L’organisation a souligné que les ajustements auraient un impact direct sur les opérations de ses membres, certaines propriétés étant confrontées à des augmentations d’évaluation allant jusqu’à 600 %, ce qui signifie qu’une propriété actuellement évaluée à 1 000 pesos par mètre carré pourrait atteindre 6 000 pesos par mètre carré dans le cadre du nouveau système.
Justifications municipales et résistance des entreprises
La proposition, portée par le trésorier municipal Javier Regalado Hendricks, a été officiellement présentée aux groupes d’entreprises le 1er juillet par la Direction du cadastre municipal, dirigée par Adrián Mauricio Leal. Les responsables affirment que ces changements visent à aligner progressivement les valeurs cadastrales sur les prix du marché, corrigeant ainsi les évaluations obsolètes, inchangées depuis 2012.
Cependant, les chefs d’entreprise restent sceptiques. Canirac a averti que la mesure pourrait avoir « un impact économique négatif significatif » sur les entreprises locales, notamment les restaurants. Une réunion de suivi, le 16 juillet, a réuni diverses chambres et associations afin d’élaborer une stratégie commune avant la date limite de consultation publique du 30 juillet.
Des cas spécifiques mettent en évidence des augmentations disproportionnées
Un examen du tableau d’évaluation proposé révèle de fortes disparités :
• Zone Front de Mer (Zone 001) : Actuellement divisée en quatre sous-zones avec des valeurs allant de 5 600 à 12 500 pesos par mètre carré, le nouveau plan les consolide en deux zones à 10 000 et 12 500 pesos, ce qui représente des augmentations allant jusqu’à 79 % pour certaines propriétés.
• Zone résidentielle et touristique (Zone 060) : Les valeurs s’unifieront à 3 500 pesos par mètre carré, contre la fourchette actuelle de 1 300 à 3 500 pesos, soit une augmentation potentielle de 169 % pour les propriétés de moindre valeur.
• Zone commerciale et de bureaux (zone 13) : un taux unique proposé de 3 500 pesos par mètre carré ferait plus que doubler les évaluations actuelles de 1 700 à 2 200 pesos.
• Zones proches des lignes de train Maya : Certaines propriétés résidentielles actuellement évaluées entre 50 et 500 pesos par mètre carré seraient normalisées à 500 pesos, soit une augmentation de 900 % pour les lots les moins valorisés.
Préoccupations en matière de transparence et prochaines étapes
Alors que les responsables municipaux affirment que le processus est « technique, transparent et participatif », certains chefs d’entreprise craignent que la consultation ne soit simplement procédurale, la proposition finale étant soumise au Congrès de l’État de Quintana Roo sans changement.
Le tableau d’évaluation proposé est accessible au public sur le portail officiel du gouvernement de Playa del Carmen, mais le tableau actuel de 2012 est accessible via les archives de l’Assemblée législative de l’État. Les groupes d’entreprises continuent d’analyser les répercussions financières potentielles avant la date limite du 30 juillet pour les objections formelles.